Le printemps

L’odeur de fleur d’oranger… le lilas ou le muguet ….

dites nous en prose ou en poème les parfums du printemps !

Inspirez vous peut être de Susskind ou des poètes !

Plongez vous et nous dans cet univers subtil !

A vos plumes !

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6 réponses à Le printemps

  1. Marc dit :

    (…) Après avoir hésité un moment, Titi avait décidé de ne pas réitérer l’expérience du pont et avait regroupé ses affaires dans les deux poussettes qu’il empila, comme à l’accoutumée, l’une sur l’autre. Parce qu’il fallait partir en quête de friandise pour le chat, et qu’il avait par dessus tout besoin d’un vrai café, il avait pris la direction des halles, s’était installé à une terrasse et avait passé sa commande sous l’œil suspicieux d’un patron qui lui réclama immédiatement son dû. L’air était léger et le soleil qui sortait de sa torpeur d’hiver commençait à prendre une téméraire ardeur. Dans les bacs à fleurs que la ville avait disposés le long des trottoirs, des tulipes multicolores alignaient leur corolles sous les premiers rayons du soleil et, par dessus la clôture d’une maison cossue, un lilas blanc expédiait un parfum soyeux et délicat. Dans un arbuste dont les bougeons avaient déjà façonné de tendres feuilles, un merle faisait bruyamment sa cour à une éventuelle compagne avant de s’envoler à sa poursuite en zigzagant entre les badauds. Titi, sentant la mauvaise humeur le quitter doucement, humait l’air et se remémorait l’odeur des prairies de son enfance qui, à cette époque de l’année, voyaient éclore toute une panoplie de fleurs jaunes parsemant le paysage et les talus de tapis orientaux aux motifs complexes. L’image fulgurante de Solange cueillant une brassée de boutons d’or, assaillit subitement sa mémoire et vint cruellement lui rappeler le mal de crâne qui lui vrillait les tempes depuis ce matin. Il chassa rapidement ces tristes pensées et focalisa son regard sur les passants qui commençaient à affluer. Quelques jeunes femmes confiantes avaient eu l’audace de sortir jambes et épaules nues, alors que les vieux conservaient encore de lourds manteaux qui les prémunissaient des caprices de la température printanière. Les ménagères soupesaient les salades et secouaient les bottes de radis pour en faire tomber les feuilles jaunies, elles hésitaient devant le prix des pommes de terre nouvelles et finissaient souvent par succomber à la tentation de la fraîcheur. Traînant derrière elles leurs cabas à roulettes elles plongeaient les mains dans des montagnes de haricots verts, humaient un bouquet de coriandre ou soupesaient une botte de carottes dont les fanes étaient nouées d’un ruban de raphia.
    – On va voir le poissonnier ? avait demandé le chat qui trônait au sommet des deux poussettes.
    (…)

    • Odile zeller dit :

      L’ambiance s’installe. C’est un texte plein de notataions visuelles. Le printemps est présent par petites touches : odeurs, bruits et chaleur. J’aime le confort qui change l’humeur de Titi et les tenues des passantes.

  2. Odile zeller dit :

    Texte de Nadia Esteba

    Aujourd’hui, mes mains embaument et je n’arrête pas de les porter vers les narines pour humer cette piquante fraîcheur ; thym, romarin … fenouil ;ce sont des rites d’aujourd’hui pour reprendre le cours de l’histoire de la vie , retrouver le sourire, des sensations dans le manque, refaire le chemin ,mais je suis seule avec ces acquis ; la mémoire me restitue des bribes de moments innocents . Alors , à cet instant, je me fais une tisane de thym,une infusion et l’eau qui frémit doucement ce 10 Mai ressemble davantage à un simulacre de goûter, c’est plus une cérémonie qu’ une véritable soif . Il a plu le Ier Mai ; en principe quand toutes les touffes sont en fleurs, si mignonnes et d’un si beau bleu, on bat la campagne pour une cueillette odorante de branchettes douces au toucher ;l’on sent coller aux doigts la sève nouvelle. Alors je refais ce que faisaient les familles qui s’égayaient dans les garrigues, heureuses en plein air dans les gris et verts passés des oliviers sauvages les “roupiou”s, ,les chênes kermes,l’alaterne , sous un ciel insolent dégagé , ému lui aussi…Je me souviens alors des moments légers du printemps par tous les sens..

    Nadia ESTEBA

  3. Odile zeller dit :

    Poème de Nadia Esteba

     LA TERRE

     Belle aurore, jouvencelle
    C’est la danse du feu  dans les allées princières
    Bonjour violettes,  primevères
    Au Printemps de Jeunesse éternelle.
    A petits pas, l’abeille danse dans les allées
    A la recherche des roses galliques
     Les insectes irisés  font aussi  leur musique
    Enivrés des parfums sur les cœurs dévoilés
    Délices féériques, ces espaces secrets
    Contiennent dans leur main  l’âme du monde
    Nos regards émerveillés les fécondent
    De pensées et gestes envoûtés.
    Les papillons épris   de  senteurs
    S’abreuvent de nectars  butinés un à un
    Elixirs d’un Eden offert sur notre  Terre
    Qui est  un Jardinet  au sein de l’Univers 
     

  4. martine dit :

    très joli texte, sensuel par ses évocations florales qui donne envie de flâner au contact de la nature . merci odile

  5. Odile zeller dit :

    L’odeur des orangers, un bain de douceur sucré. Les citronniers offrent un parfum plus fort, légèrement piquant et les bergamotiers plus intense, plus oriental. Ici dans le jardin les couleurs explosent: les fragiles pivoines chinoises avant leurs voisines japonaises et après les sculptures florales rondes et rouges des camélias. Le printemps est ma saison préférée, la plus parfumée. A Budapest les tilleuls vous baignaient de douceur. Vous entriez sous leurs coupoles et vous respiriez leur bienfait, une odeur suave de tisane en inhalation. Au Maroc il suffisait de traverser à allure modérée une orangeraie c’était divin. Ma préférence est française.j’hésite entre les champs de lavande en Provence où l’odeur vous alerte bien avant que le violet des bouquets ronds en file indienne ajoute la couleur à l’odeur. Rien à voir avec les petits sachets qu’on vend dans les boutiques. C’est violent, votre nez se trousse, prêt à éternuer et puis la surprise des couleurs vous interdit toute explosion intempestive. C’est beau, ça sent beau mais ce que j’aime au dessus de tout est un miracle, un instant rare ou mes pommiers sentent bon, une nuance fragile qui transpire des fleurs envolées au vent. Certains printemps ils ne sentent rien et d’autres si la chance me sourit chaque cultivar chante sa mélodie de fragrances enchantées. Le rosier dont les feuilles sentaient la pomme et les fleurs jaunes banales n’a pas survécu aux piétinements des ouvriers. Qui sait peut être aurai le la chance de le remplacer. Il était aussi dans mes odeurs de printemps… et la glycine … couleurs et senteurs … les glycines du forum… les touristes passent à côté le nez dans les explications des guides, les yeux sur leurs selfies … comment leur dire respirez et regardez c’est si beau que les vieilles pierres aient cette vitalité florale … après les jonquilles … avant le soleil brûlant de l’été et la poussière dorée du crépuscule

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