Écrire les fleurs

Comme moi, vous aimez les fleurs.

Faites parler cette rose …

Elle a des regrets …

Elle se sent seule…

Prenez votre plume….

À bientôt

Odile une plume

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3 réponses à Écrire les fleurs

  1. Loretta dit :

    Loretta
    Dès que les températures s’adoucissent, dès que les caresses des rayons de soleil, d’abord timides, puis de plus en plus hardis, réchauffent les tiges, apparaissent les bourgeons qui longtemps, patiemment avaient attendu de pouvoir sortir à la lumière du jour sans courir le risque de se laisser surprendre par un gel tardif. Et voilà qu’elles s’ouvrent, s’épanouissent, explosent. Des presque noires, des vermeille, des rose bonbon, des toutes blanches, d’aucunes ont cette teinte délicate de la peau des bébés que l’on ose à peine toucher, d’autres couleur crème offrent au passant leurs pétales finement bordées d’une corolle empruntée à l’abricot…. Les plus menues s’accrochent à la pergola pour compenser en hauteur leur petite taille, les grasses, dodues les contemplent d’en bas avec le dédain des soeurs aînées pour les cadettes qui n’ont encore rien compris.
    Elles n’ont pas toutes le don du parfum mais celles qui en sont pourvues viennent secourir les moins fortunées. Ainsi le promeneur jouit à son passage des senteurs qui s’entremêlent et s’offrent à lui , sans qu’il puisse – ni qu’il veuille – en distinguer la provenance. Et en arrière-plan, la silhouette de la ville qui se découpe sur le fond d’un ciel serein veille sur la roseraie épanouie.”

    • Odile zeller dit :

      Merci Loretta
      Un très beau texte qui évoque le jardin ou la terrasse. J’aime l’harmonie naturelle qui s’en dégage. Tous les sens participent à cette scène sauf peut être l’ouïe mais les fleurs ne font pas encore de musique ! Avec le progrès ….

  2. Odile zeller dit :

    Regrets

    Belle ? Pas vraiment, ma voisine la Baccarat avec son rouge incarnat est plus sexy. Elle délivre un message. Moi, je suis assez banale, on me trouve chez tous les fleuristes et dans les jardins publics. Si seulement je durais mais il suffit de lire Ronsard, l’espace d’un matin. Jaune je serai originale, blanche précieuse et ne parlez pas de la rose-thé, c’était mon rêve naître rose-thé mais c’est raté, sans jeu de mots. Bien sûr je suis choyée, le jardinier m’adore : je suis solide et admirée !
    Oui, je soupire, je ne peux pas me plaindre et mes parents ont disparu. Je ne suis pas orpheline pas du tout, je suis née de la main d’un horticulteur, le résultat d’une manipulation en laboratoire. Je résiste à toutes les maladies et même aux pucerons parce que ma sève n’est pas sucrée. Enfin les premiers temps ensuite je dégénère et …
    Forcément je suis stérile et pas si durable qu’on pourrait l’imaginer. Ma voisine, la Centenaire de Lourdes ricane quand je croise son regard. Elle se maintient depuis cinquante ans et cette année elle est ravissante, parfumée et délicatement colorée, ses pétales sont correctement fripés et chaque fleur est différente. Elle cache quelques fleurs malades mais … elle fait masse et grand effet.
    Heureusement une fois cueillie je me fais remarquer mais nous sommes en bouquet et mes sœurs sont aussi élégantes et remarquées que moi. Des jérémiades ? C’est quoi ça ? Aucun Jérémie dans ma généalogie, je suis récente crée en 2019 avant la pandémie. Bref un fiasco commercial… vous l’avez compris … je n’ai vraiment aucun atout, je suis juste une rose de bouquet, banale …

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