je ne connaissais pas tous ces détails musicaux ou culinaires et j’aime aussi le paradoxe que le coquelicot capricieux et frondeur, ne se laisse pas cueillir sans rétorsion, choisit où il se sème, ou bien se livre au vent plus qu’à l’intention humaine. Cette fleur a une forte personnalité ! la liberté contre la domesticité.
Proposition de Martine
Le coquelicot , la fleur absolue
Un mois de juin, un dimanche de Pentecôte en Haute-Provence. Sur le côté de la route Napoléon, au sortir de l’allée majestueuse autant que dangereuse, bordée par les platanes centenaires qui envahissent sa chaussée, le paysage s’éclaircit au delà des arbres.
Surgit alors, sidérante et fascinante, une étendue allongée d’un vermillon écarlate, précédée s’une frange dorée de blé mûr et surmontée du vert sombre des collines du Grand Lubéron où se distingue à péine l’ocre d’un village perché.
Le contraste des couleurs, le jaune du blé, le rouge des coquelicots le vert des collines en strates étagées plus puissant encore pour un regard myope saisit comme une apparition.
Le souvenir d’une chanson , ses mots , ses paroles résonnent immédiatement comme une litanie enigmatique
« Mais pour aimer les coquelicots
et n’aimer qu’ça
faut être idiot »
La mémoire en alerte retrouve les paroles du poèmes, tragiques , mortuaires mais aussi consolatrices
« et sur son corsage blanc
là où était son cœur
Y avait 3 gouttes de sang
Qui formaient une fleur
Comme un p’tit coquelicot , mon âme »
Au contraste des couleurs se substitue celui de la virginité et de la mort, de la vie, si éphémère marquée par le rouge encore vif du sang comme une fleur.
Du champ de blé qui offrit son giron à l’étendue de coquelicots, on n’aperçoit plus qu’une mince bande de gros épis , bien mûrs, des grains tellement plus imposants que la minuscule graine du coquelicot et pourtant l’époustouflant tapis écarlate occupe la presque totalité de la surface cultivée et dissimule le blé qu’elle recouvre.
Chaque année, la fleur se resème toute seule. Les minuscules graines noires voolatiles s’échappent de son fruit et se dirigent au gré du vent , se réfugiant entre les semis de blé sur la terre labourée, pour s’épanouir à l’approche de l’été. L’ardeur et la force vitale du coquelicot contraste avec la fragilité de ses pétales , leur durée si éphémère . Résilience et beauté derrière l’apparente vulnérabilité , la finesse et la délicatesse de la fleur. On sous-estime souvent ici ou là, l’ardence, la force de vivre, la rage de survivre parfois que l’illumination rouge vif du coquelicot manifeste en un triomphe humble et magnifique.
Et comme tous les pavots à la grande famille à laquelle il appartient, le coquelicot s’associe au dieu Morphée, divinité du sommeil et des rêves prophétiques , fournissant dans ses minuscules graines une alchimie psychédélique puissante. Cependant, si petit dans la famille Pavot, il n’est ni cultivable ni utilisable industriellement. Pour un peu, on le qualifierait de « mauvaise herbe ». Il est d’ailleurs devenu un symbole de la qualité de la terre et de la vitalité de la nature et les partisans de l’écologie l’affirment haut et fort : « nous voulons des coquelicots ! »
Entre tragique et poésie, , fragilité et délicate robustesse, réconfort et splendeur désintéressée l’éclat vivifiant de sa couleur rouge séduit de tous temps artistes, amoureux, âmes en peine ou en quête de beauté. Alors , pour aimer passionnément les coquelicots faut il vraiment être en deuil ou idiot ?
Des points rouges semés dans le champ. Des cercles, des demi cercles d’un rouge vif, unique. Attention ne pas les cueillir, un lait latex coule de la tige. Les pétales permettent une explosion au creux de la main. Et les musiciens amateurs modulent avec, un sifflement. La couleur est au programme de l’été. J’adore ce rouge inimitable qu’aucun teinturier n’a su copier. Un rouge de parade, un écarlate qui se place au centre de la gamme des rouges.
Des fleurs légères qui ondulent au gré du vent. Elles n’ont pas d’odeur mais par ici une experte en confitures les utilisent. J’ignore tout du mode de cuisson et de la méthode pour limiter la récolte aux seuls pétales. La dame est étrange et le résultat n’est pas de cette couleur extraordinaire et manque de goût.
Des ces corolles il faudrait faire une histoire : d’où viennent elles ? Sont elles endémiques ou exotiques ? Une importation ou une espèce locale … réputée mauvaise herbe elle n’avait pas sa place au jardin au profit du pavot, les temps changent et sa couleur lui fait une belle publicité. Elle est capricieuse et ne vient pas partout ! Un défi oui essayez de la semer et vous verrez
Nous sommes un atelier d’écriture créé à Ottawa en 2011. Notre thématique est d’écrire au Musée, devant les œuvres d’art. Nous avons publié des recueils de nouvelles, nous organisons un concours de nouvelles annuel depuis 2013. Les nouvelles sélectionnées sont publiées. Depuis 2015 nous sommes une association sous la loi 1901 dont le siège social est à Puteaux.
je ne connaissais pas tous ces détails musicaux ou culinaires et j’aime aussi le paradoxe que le coquelicot capricieux et frondeur, ne se laisse pas cueillir sans rétorsion, choisit où il se sème, ou bien se livre au vent plus qu’à l’intention humaine. Cette fleur a une forte personnalité ! la liberté contre la domesticité.
Proposition de Martine
Le coquelicot , la fleur absolue
Un mois de juin, un dimanche de Pentecôte en Haute-Provence. Sur le côté de la route Napoléon, au sortir de l’allée majestueuse autant que dangereuse, bordée par les platanes centenaires qui envahissent sa chaussée, le paysage s’éclaircit au delà des arbres.
Surgit alors, sidérante et fascinante, une étendue allongée d’un vermillon écarlate, précédée s’une frange dorée de blé mûr et surmontée du vert sombre des collines du Grand Lubéron où se distingue à péine l’ocre d’un village perché.
Le contraste des couleurs, le jaune du blé, le rouge des coquelicots le vert des collines en strates étagées plus puissant encore pour un regard myope saisit comme une apparition.
Le souvenir d’une chanson , ses mots , ses paroles résonnent immédiatement comme une litanie enigmatique
« Mais pour aimer les coquelicots
et n’aimer qu’ça
faut être idiot »
La mémoire en alerte retrouve les paroles du poèmes, tragiques , mortuaires mais aussi consolatrices
« et sur son corsage blanc
là où était son cœur
Y avait 3 gouttes de sang
Qui formaient une fleur
Comme un p’tit coquelicot , mon âme »
Au contraste des couleurs se substitue celui de la virginité et de la mort, de la vie, si éphémère marquée par le rouge encore vif du sang comme une fleur.
Du champ de blé qui offrit son giron à l’étendue de coquelicots, on n’aperçoit plus qu’une mince bande de gros épis , bien mûrs, des grains tellement plus imposants que la minuscule graine du coquelicot et pourtant l’époustouflant tapis écarlate occupe la presque totalité de la surface cultivée et dissimule le blé qu’elle recouvre.
Chaque année, la fleur se resème toute seule. Les minuscules graines noires voolatiles s’échappent de son fruit et se dirigent au gré du vent , se réfugiant entre les semis de blé sur la terre labourée, pour s’épanouir à l’approche de l’été. L’ardeur et la force vitale du coquelicot contraste avec la fragilité de ses pétales , leur durée si éphémère . Résilience et beauté derrière l’apparente vulnérabilité , la finesse et la délicatesse de la fleur. On sous-estime souvent ici ou là, l’ardence, la force de vivre, la rage de survivre parfois que l’illumination rouge vif du coquelicot manifeste en un triomphe humble et magnifique.
Et comme tous les pavots à la grande famille à laquelle il appartient, le coquelicot s’associe au dieu Morphée, divinité du sommeil et des rêves prophétiques , fournissant dans ses minuscules graines une alchimie psychédélique puissante. Cependant, si petit dans la famille Pavot, il n’est ni cultivable ni utilisable industriellement. Pour un peu, on le qualifierait de « mauvaise herbe ». Il est d’ailleurs devenu un symbole de la qualité de la terre et de la vitalité de la nature et les partisans de l’écologie l’affirment haut et fort : « nous voulons des coquelicots ! »
Entre tragique et poésie, , fragilité et délicate robustesse, réconfort et splendeur désintéressée l’éclat vivifiant de sa couleur rouge séduit de tous temps artistes, amoureux, âmes en peine ou en quête de beauté. Alors , pour aimer passionnément les coquelicots faut il vraiment être en deuil ou idiot ?
Prairie
Des points rouges semés dans le champ. Des cercles, des demi cercles d’un rouge vif, unique. Attention ne pas les cueillir, un lait latex coule de la tige. Les pétales permettent une explosion au creux de la main. Et les musiciens amateurs modulent avec, un sifflement. La couleur est au programme de l’été. J’adore ce rouge inimitable qu’aucun teinturier n’a su copier. Un rouge de parade, un écarlate qui se place au centre de la gamme des rouges.
Des fleurs légères qui ondulent au gré du vent. Elles n’ont pas d’odeur mais par ici une experte en confitures les utilisent. J’ignore tout du mode de cuisson et de la méthode pour limiter la récolte aux seuls pétales. La dame est étrange et le résultat n’est pas de cette couleur extraordinaire et manque de goût.
Des ces corolles il faudrait faire une histoire : d’où viennent elles ? Sont elles endémiques ou exotiques ? Une importation ou une espèce locale … réputée mauvaise herbe elle n’avait pas sa place au jardin au profit du pavot, les temps changent et sa couleur lui fait une belle publicité. Elle est capricieuse et ne vient pas partout ! Un défi oui essayez de la semer et vous verrez